Les techniques de suivi des bouquetins

Pour leur protection, les bouquetins sont suivis et observés régulièrement

L’effort de suivi des animaux comptant parmi les facteurs de réussite de la réintroduction, des moyens humains et matériels ont été mis en œuvre par le Parc national des Pyrénées et le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises en partenariat avec la Fédération des Chasseurs de l’Ariège, l’Association communale de chasse agréée d’Ustou et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

 

Conformément au programme établi et afin de s’assurer du succès de la réintroduction, certains animaux lâchés sont équipés de colliers GPS et/ou VHF. L’ensemble des individus possède par ailleurs des marques visuelles de couleur pour faciliter leur identification.

 

 

Portait d'une femelle bouquetin portant des boucles et un collier

Couleurs des boucles et du collier ©J.Canet

Pourquoi ?

Le suivi des animaux est effectué par les techniciens du Parc naturel régional et du Parc national des Pyrénées et par la Fédération des Chasseurs de l’Ariège.

 

Ce suivi a plusieurs objectifs :

  • s’assurer de l’installation viable d’une population de Bouquetins ibériques dans les Pyrénées ;
  • limiter les risques de dérangement ;
  • contribuer à la connaissance de l’espèce et exploiter cette expérience en vue des opérations futures.

 

Comment ?

Le marquage

Les bouquetins relâchés sont équipés de boucles auriculaires et d’un collier permettant de les identifier grâce à un code couleur. Certains colliers émettent une fréquence radio, ce qui permet de les localiser à l’aide d’une antenne.

 

D’autres colliers sont équipés d’une balise GPS. Un suivi des bouquetins est effectué presque en temps réel, grâce à cet équipement et l’interface numérique.

 

 

Le suivi terrain

 

Carte de suivi des bouquetins équipés de collier GPS

Interface numérique colliers GPS

À court terme : durant les 3 mois consécutifs au lâcher

Au cours de cette période, les agents doivent s’attacher à suivre aussi finement que possible les déplacements des individus lâchés grâce au marquage spécifique visuel et au matériel dont ils sont équipés.

 

Il convient en premier lieu de s’assurer de leur survie. Il s’agit d’une phase cruciale en termes de risques de dispersion. C’est au cours de ces premiers mois qu’interviennent les plus grands déplacements exploratoires qu’il faut tenter de mieux connaître.

 

Lors des lâchers printaniers, l'objectif est de repèrer les sites de mise-bas et de mesurer le succès de reproduction (nombre de naissances, taux de femelles reproductrices). Les éventuels cas de mortalité sont analysés avec attention en cherchant à récupérer les cadavres avant leur consommation par les nécrophages.

 

 

Agent du Parc naturel régional qui detecte à l'aide d'une antenne les colliers émettant une fréquence radio

Antenne de suivi VHF ©Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises

À moyen terme, durant l’année consécutive au lâcher

L’objectif est de préciser les sites d’implantation des différents groupes. D’importants moyens de suivi sont maintenus afin de connaître le choix des sites par les animaux lâchés. Il est en effet démontré par l’expérience qu’une fixation quasi définitive est acquise après un cycle annuel complet au cours duquel les animaux élisent leurs quartiers saisonniers.

 

Dans le cas probable (et préconisé) d’une opération d’introduction planifiée sur plusieurs lâchers séparés par des intervalles d’un an, les résultats de la première année de suivi permettent de préciser les lieux de lâcher complémentaires ainsi que la composition du (des) groupe(s) d’animaux de renforcement.

 

Le suivi s’oriente alors en priorité sur les animaux nouvellement introduits. Des éléments de connaissance sur le comportement peuvent s’exprimer au travers de modalités de fixation (moindre dispersion) influencées par la présence d’individus déjà fixés.

 

 

Jeune étagne suivie sur le terrain équipée simplement de boucles qui permettent aux techniciens de l'identifier

Jeune étagne suivie sur le terrain ©J.Estèbe

À plus long terme, après 5 ans et plus

Plusieurs méthodes sont envisageables en fonction des objectifs fixés et des moyens disponibles.

 

Compte-tenu de la large expérience du Parc national des Pyrénées et du Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises en matière de suivi de l’isard, plusieurs méthodes de terrain sont envisageables : i

  • itinéraires prédéfinis selon la localisation des groupes ;
  • opérations de prospection périphériques visant à découvrir de nouveaux sites d’implantation.

 

Ces différentes opérations ont également pour objectif une détermination fine des classes d’âge et sexe.

 

 

L’ensemble des données récoltées doit permettre de suivre finement l’utilisation de l’espace et le suivi des principaux paramètres démographiques tels que :

  • effectif ;
  • sex-ratio ;
  • reproduction ;
  • statut sanitaire ;
  • survie.

 

Un effort particulier de collecte d’informations doit mener auprès des différents usagers de la montagne susceptibles d’apporter des renseignements importants, notamment sur la localisation d’individus isolés ou éloignés.

 

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